i
Texte
×
Piplantri, le paradoxe

Piplantri, village situé dans le district de Rajsamand, dans le sud du Rajasthan, en Inde, a su trouver et porter un projet phare, projet unique qui lui confère le titre de village éco-féministe.Depuis plus de dix ans maintenant, les villageois ont en effet instauré un principe novateur : pour célébrer la naissance d'une petite fille, 111 arbres sont plantés autour du village par la population. Un contrat est signé, stipulant que les parents s'engagent à scolariser leur fille jusqu'à sa majorité. Il précise aussi que celle-ci ne sera pas mariée avant la fin de ses études. Pour éviter les problèmes liés au financement de la dot, un compte en banque est ouvert au nom de l’enfant.

Posez cette idée moderne, dont l'Inde récoltera peut-être un jour les fruits, sur le plateau d'une balance.

Sur l'autre plateau, placez les carrières de marbres. La présence du marbre en sous-sol a fait disparaître une part trop importante de l'agriculture. Son exploitation assèche les terres. Dans ces carrières, les conditions de travail sont épouvantables.La poussière de marbre s'incruste partout et rend malade non seulement les mineurs mais aussi tous les villageois vivant non loin des carrières.

Comment montrer cette dualité ?

L'idée du montage m'a semblé être une évidence, à la manière des cubistes qui représentaient des objets analysés, décomposés et ré-assemblés en une composition abstraite. J'ai voulu comme eux, par l'abandon de la perspective classique et l'éclatement des formes, montrer la coexistence des réalités qui s'entremêlent.
Il n'y a pas d'ordre pour regarder cette série d'images. Chaque visuel est un bout de l'histoire et peut vivre seul, mais il fait partie d'un tout.