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Meghnad Méla
Son corps a pris la couleur du sang. Une pâte faite d'un mélange de curcuma et de gulal dont on lui a badigeonné le torse, les jambes, les bras, la nuque. Pas un centimètre carré de peau qui ne soit recouvert de cette mixture. Un jeune homme se prépare pour la cérémonie du Meghanad Mela dans ce village du Madhyah Pradesh, au centre de l'Inde. Comme chaque mois de mars depuis si longtemps que l'on ne sait plus trop bien le pourquoi de cette fête. Entre ceux qui affirment, formels, que l'on y remercie les dieux et ceux pour qui les offrandes et la périlleuse montée sur la structure en bois qui trône au milieu du village permettent, au contraire, de solliciter leurs grâces, difficile de trancher. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que cette fête qui s'égrène de village en village rassemble les foules, embarquées dans une ferveur collective qui s'empare de tous. Un ballet parfaitement réglé où sacré et profane s'entremêlent.