Les fruits amers de la partition
Fin août 1947, des milliers de personnes se sont enfuies en quelques jours, forcées par les évènements, par l’armée aussi, bravant les difficultés pour rejoindre le nouveau pays qui devait les accueillir. Des familles entières ont été séparées. Entre 75000 et 100000 femmes ont été enlevées, des enfants abandonnés. Fin août 1947, des milliers de personnes se sont enfuies en quelques jours, forcées par les évènements, par l’armée aussi, bravant les difficultés pour rejoindre le nouveau pays qui devait les accueillir. J’ai essayé à travers cette carte de montrer les chemins parcourus par certains témoins que j’ai rencontrés et dont j’ai pu reconstituer les trajets. En orange : les sikhs et les hindous qui ont rejoint l’Inde. En vert, les musulmans qui ont rejoint le Pakistan. ARCHIVE- PHOTOGRAPHIE D’HARBAN SINGH OBEROI. Il s’est caché dans les champs et a été sauvé par une de ses professeurs de confession musulmane. Son nom était Moulvi Karamdad, elle l’a caché avec d’autres enfants dans une mosquée jusqu’à l’arrivée de l’armée. Photo d’Harban Singh, jeune adulte. JHANJI RAM KAMBOJ - HINDOU - 15 ANS EN 1947 - Originaire de Tibbi Lal Baig. Son village était à majorité musulmane. Sa famille travaillait pour un propriétaire terrien musulman, tout se passait bien. Toute la famille se sentait en sécurité. Au moment de la partition et des tueries, afin de les protéger, le propriétaire a sécurisé l’entrée du village et leur a interdit de sortir tant que l’armée ne serait pas là. Quand Nandal Soni, un officier de l’armée indienne est arrivé, ils sont partis. Ils ont rejoint une Kafila (groupe de personnes marchant toutes dans la même direction). Il y avait des gens de Sahiwal et des environs. En chemin, ils s’arrêtaient dans les villages désertés, pour récupérer tout ce qui pouvait leur être utile et chercher de la nourriture. Je suis allée à Tibbi Lal Baig. J’ai retrouvé le propriétaire terrien pour qui travaillait le père de Jhanji Ram Kamboj (photo ci-dessus). Son petit fils m’a autorisé à prendre en photo cette photographie de famille. Au centre le propriétaire qui a sauvé la famille de Jhanji Ram Kamboj AJEET SINGH - HINDOU - 17 ANS EN 1947 - Originaire du Chak N° 93EB. En septembre 1947, Ajeet Singh et sa famille sont partis à pied, sans rien. Ils ont rejoint d’autres groupes qui marchaient vers l’Inde. Il se rappelle qu’un musulman du nom de Shameer Khan avait annoncé qu’il paierait 100 roupies à chaque personne qui ramènerait la tête d’un hindou. Il était terrifié. À Pakpattan, il a vu des centaines de corps gisant sous la pluie. Là, un officier de la nouvelle armée indienne Mr Hukum Singh a donné l’ordre aux militaires de protéger tous les hindous qui se rendaient en Inde. Lorsqu’ils sont arrivés sur le pont de Sulemanki, une foule de musulmans cherchait à les attaquer, l’ordre a été donné de tirer sur leurs agresseurs. Grâce à l’armée, la frontière a été franchie en toute sécurité.
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